REPUBLIQUE DE GUINEE
TRAVAIL JUSTICE SOLIDARITE









                        LA LUTTE POUR L'INDEPENDANCE              






Lors des èlections du P.D.G. en 1951, à la surprise générale, le parti présente Sékou Touré et non Madeira Keïta, alors son sécrétaire général. Sékou Touré, qui silloné le pays en menant une campagne de propagande, a réussi à se faire plébisciter et à mener le parti devant le fait accompli. La caution pour faire acte de candidature s'élève a 5000 francs CFA ( 10000 Francs métropolitain de l'époque), une somme que naturellement que Sékou Touré ne possède pas. Plus tard il aimerait volontiers rappeler que ce sont les dockers du port de Conakry qui se sont cautisés pour lui offrir cette caution.
Il n'en demeure pas moins qu'en 1951, Sékou Touré est largement battu aux elections législatives par Yacine Diallo et Mamba Sano, mieux praparés et plus puissant. Mamba Sano avait quitté le R.D.A depuis 1948 parceque, nous a-t-il confié peu avant sa mort, " J'avais compris que le mouvement était noyauté par les communistes".
Visait-il ainsi, parmis d'autres, Sékou Touré? En fait, il ne suffit pas a se dernier d'être l'homme des communistes pour émerger. Et il a su saisir l'opportunité que lui offre précisement le départ de Mamba Sanodu R.D.A pour élargir son assiseen s'imposant comme l'homme de la situation auprés d'Houphouët-Boigny. La section guinéenne du R.D.A bénéficiera ainsi, à partir de 1952, d'une aide financiére constante du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (P.D.C.I), la section ivoirienne du R.D.A.
Vers la fin de la première moitié des années cinquante, le parti de Sékou Touré est le seul en Guinée à avoir une structure solide. Dès le départ, verticale, cette structure embrasse toute l'étendue géographique: Le quartier, le village, lacirconscription administrative, le territoire. Ainsi le P.D.G, depuis l'origine est conçu a l'instar des partis communistes, sur le principe de centralisme démocratique. Le comité directeur, devenu bureau politique transmet aux élections et aux sous-sections ses mots d'ordre. Grâce a cette organisation et surtout à partir de l'élection de Sékou Touré, à Beyla en 1953 qui montre que le P.D.G n'est plus condamné à rester un parti paria, le succés de la formation nationaliste ira grandissant.
Interrogé par Léopold Sédar Senghor sur les conséquences qu'aurait une réponse négative d'un territoire africain au référendum sur la constitution, le Général DeGaulle a répondu devant le comité consultatif constitutionnel: " Hé bien ce territoire aura fait cession, il sera alors considéré comme étranger, et la France saura tirer toutes les conséquences de ce choix". A Dakar, dans le studio qu'il occupe aux premiers etages de l'hôtel du grand conseil, Sékou Touré est informé de cette petite Phrase du Général.
Mon amour propre pour la dignité de l'Afrique , écrit-il, a été choqué. on nous dit que nous pouvons prendre l'indépendance mais que ce sera avec toutes ses conséquences. Hé bien je réponds, moi, que cest conséquences ne sont pas seulement africaines. Elles peuvent être aussi françaises. Si le texte constitutionnel ne comporte pas le droit à l'auto déterminationet à l'indépendance, mème si tout le territoire était d'accord pour l'adopter, la Guinée rejetterai le projet.
Le 25 août 1958 vers 16h venant d'Abidjan le Général DeGaulle arrive à Conakry. L'accueil fut chaleureux et triomphal car le P.D.G a su mobilisé l'ensemble du peuple de Guinée.(Jacques Foccart reconnaît) En ce qui concerne l'accueil populaire a été typiquement africain, impressionnant d'ailleur parce que l'on sentait un parti politique très organisé.


Sékou Touré et le Général DeGaulle à Conakry en 1958

Le Pr Keïta dans son ouvrage " L'homme et son combatanti-colonial", nous rapporte:
<<Le leader guinéen n'a pas pourtant pris DeGaulle au piège. A Abidjan, dernière étape avant Conakry, un hémissaire de Sékou Touré a remis à Jacques Foccart le texte du discours. Celui-ci l'ayant jugé un peu rude l'a confié à Bernart Cornut-Gentille,  ministre des Etats associés. Ce dernier ne l'a toute fois pas transmis à DeGaulle qui, dans l'avion, dormait>>; au reveil, celui-ci négligea de prendre connaissance du contenuj et des passages soulignés par le gouverneur Mobernat. Installé au palais du gouverneur à Conakry après la réception populaire, il consacra ses heures de repos à des entretiens particuliers et ne cru pas necessaire de jeter un coup d'oeil sur le discours. Et quand Sékou Touré confirma à Moberna et Messmer que durant sa visite de courtoisie, le Général DeGaulle n'avait fait aucune allusion au texte qu'il tenait enroulé dans la main gauche, les 2 hauts fonctionnaires ne cachèrent pas leur surprise désabusée d'autant plus que le principe n'ayant pas été retenu dans le projet de constitution, le leader guinéenn n'avait pas tenu compte, dans son discours, du fait que le Général DeGaulle avait reconnu le droit à l'indépendance le 24 août à Brazzaville.



Contrairement à ce qui a été dit, Sékou et Saïfoulaye sont les vrais auteurs du fameux discours



Sékou Touré pendant son discours d Bienvenue à DeGaulle en Septembre 1958


Sékou Touré, Fier, tout de blanc vêtu et dont le discours était entrecoupé par des applaudissements frénétiques des militants du PDG (Parti Démocratique de Guinée), déclara, de façon péremptoire, entre autre:
" Nous préférons la pauvreté dans la liberté à l'opulence dans l'esclavage. Nous ne renoncerons pas et nous ne renoncerons jamais à notre droit légitime à l'indépendance". Il précisa des domaines communs << qui devront être exercé au niveau de la communauté>>, à savoir
<< Défense
     Relation diplomatique
     Monnaie
     Enseignement supérieur>>

Tous les autres domaines devraient revenir à chaque Etat membre.

Le Général DeGaulle en vareuse d'officier général, desarçonné et boulversé, dans une improvisation hasardeuse répondit vertement par le chantage:
<< L'indépendance est à la disposition de la Guinée; elle peut la prendre le 28 septembre en disant "NON". La métropole n'y fera pas d'obstacle. Elle en tirera, bien sûr, des conséquences>>.

C'est ainsi que la Guinée opta pour la voix de la liberté en votant "NON" par 1130291 voix contre 569599 pour le OUI le 28 septembre 1952. La République fut promaclée le 2 Octobre 1958.
Ce jour là, un géant naquit.
L'honneur de l'Afrique était sauve et personne ne resta indifférent.



Le palais de la présidence de la 1ère République




Et Sékou Touré devint le Président de la 1ère République de Guinée.



Le premier Gouvernement de la Guinée indépendante

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